- Le système de vidéosurveillance commande l’usage d’une caméra, d’une ligne de transmission, d’un ou de plusieurs moniteurs/écrans permettant la visualisation des images, et, fréquemment, d’un dispositif d’enregistrement[1].
- La capture de l’image, appelée également l’imagerie, est réalisée par une caméra optique, numérique, radar, etc. Selon la caméra employée, la fluidité des mouvements, la précision de l’image et sa luminosité peuvent varier influant sur les possibilités identificatoires ou d’élucidation des faits.
- La transmission permet la visualisation de l’image d’un lieu géographiquement distant de la caméra. Avec l’essor de l’informatique, les moyens de transmission ont largement évolué. Généralement, le signal vidéo – se définissant comme la capture de l’image prise par une caméra identifiée par son adresse IP – transite par le réseau informatique local ou internet à l’aide d’un faisceau laser, d’un réseau électrique, d’un satellite, etc.
- L’archivage ou le stockage est une technologie employée dans certains types de systèmes de vidéosurveillance. Corrélativement à la transmission, l’évolution de l’informatique permet de stocker les informations visuelles recueillies à l’aide des caméras sur des disques durs ou des supports amovibles. Il est donc possible de garder – en tout cas un certain temps – les images filmées dans le but de les utiliser.
- L’analyse de l’image est la dernière technologie liée à la vidéosurveillance. Le développement de l’informatique a fourni des outils utiles pour exécuter certaines tâches automatiquement et permettre un meilleur rendement, extensivement une performance accrue, de l’exploitation des images filmées. Par exemple, il est actuellement possible de détecter les mouvements pour activer la caméra en standby; l’identification des véhicules par leurs plaques minéralogiques ou encore la reconnaissance faciale – technique qui se développe rapidement – sont trois autres possibilités offertes par l’automatisation des systèmes de vidéosurveillances. Il est également possible de flouter automatiquement les visages, voire les personnes dans leur entier, afin de mieux respecter la sphère privée et ne décrypter l’image à l’aide d’une clé spécifique qu’en cas de nécessité. Enfin, l’informatique permet d’effectuer des recherches plus rapides. Ainsi, il est possible d’utiliser des centaines de caméras en obtenant des résultats probants pour élucider une infraction ou identifier un individu.
- Grâce aux développements technologiques – numériques, techniques et informatiques – quant à la résolution des images, aux possibilités de zoom net, aux capacités de stockage permettant de conserver les captures sans diminuer la qualité des données et la rapidité des réseaux de transmission, la vidéosurveillance permet aujourd’hui de traiter un grand nombre d’images de haute qualité en quelques minutes seulement.
- Conséquemment, l’imagerie étant plus nombreuse, claire, précise et balayant une zone géographique plus importante, les préoccupations quant au respect de la sphère privée se sont accrues.
- Pour limiter la peur du « Big Brother », une société suisse – EMITALL Surveillance SA – a mis au point un système de vidéosurveillance dite « intelligente »[2]. Sur la base des recherches effectuées par des chercheurs de l’EPFL, la société EMITALL a créé un logiciel spécifique s’intégrant dans les plates-formes de vidéosurveillance même déjà existantes. Cette technologie permet la détection automatique des faits et gestes filmés et brouille immédiatement l’image mobile avant qu’elle ne soit enregistrée. Ainsi, les visages, la peau, les plaques d’immatriculation sont floutés, mais les objets et locaux immobiles restent nets. Lorsque les données visuelles sont enregistrées, les caractéristiques ou les biens pouvant identifier des personnes ne sont plus reconnaissables garantissant ainsi l’anonymat de ces dernières ainsi qu’un meilleur respect de la sphère privée, principalement grâce à la proportionnalité de l’atteinte. En cas de nécessité – suspicion d’actes délictueux, par exemple –, le processus de brouillage est réversible à l’aide d’une clé d’encryptage ou de déchiffrement que seules les personnes autorisées détiennent.
- Quant à l’enregistrement audiovisuel des actes de procédure pénale, techniquement, il n’y a pas de réelle différence. Le système audiovisuel se compose d’une caméra enregistrant le son et l’image, d’un support d’enregistrement ou de stockage et d’un moniteur permettant immédiatement et/ou subséquemment de visualiser les images filmées. En revanche, le logiciel de brouillage n’est pas utilisé puisque la capture des images est employée pour un fait ou un acte de procédure précis après que la direction de la procédure ait apprécié la nécessité de la mesure.
[1] Bausch, p. 5-6; Büllesfeld, p. 6-9; Cusson, Nouvelles technologies, p. 69-70; Klauser, Thèse, p. 106; Métille, Thèse, p. 47-48; Ruegg, Flückiger, November, Klauser, p. 6-7.
[2] Carniel, p. 17; PFPDT, Big Brother.